Qui est César Franck ?
Un concert d’Oya Kephale mi-décembre 2022. Et un certain César Franck né le 10 décembre 1822…
Notre troupe pouvait-elle manquer une telle occasion d’honorer celui qui fut à la fois belge et français, compositeur et professeur, pianiste et organiste, et qui a profondément marqué la période romantique française? C’est donc avec un grand plaisir que nous renouvelons cette année la formule du concert-hommage, déjà mise en œuvre en décembre 2021 avec Saint-Saëns. Nous espérons à travers cet hommage participer à faire connaître le grand musicien qu’était César Franck.
De Liège à Paris, une enfance prometteuse
Une éducation musicale rigoureuse en Belgique
Né à Liège en 1822, César Franck entame l’apprentissage de la musique sous l’impulsion d’un père exigeant et mélomane. Il fréquente le Conservatoire royal à partir de 1831 et révèle d’excellentes aptitudes pour le piano puis pour la composition.
Une formation d’excellence à Paris
La famille Franck s’installe à Paris au milieu des années 1830. A cette époque, l’engouement pour la musique, les concerts et l’opéra sont en plein essor dans la capitale française. Le jeune César, qui n’a pas encore 13 ans, peut alors bénéficier de l’instruction de musiciens prestigieux, tel qu’Antoine Reicha. Cet épisode n’est pas sans rappeler la vie de Jacques Offenbach : le compositeur fétiche d’Oya Kephale fut en effet lui-même envoyé à Paris à l’âge de 14 ans pour y parfaire sa formation musicale.
Compositeur reconnu et organiste virtuose
Une composition innovante : le développement de la forme cyclique
Après plusieurs succès lors de concerts au piano, le génie de César Franck se révèle aussi dans la composition, tout particulièrement pour la musique de chambre. Son talent est perçu dès son premier opus, les Trios concertants pour piano, violon et violoncelle (Op. 1), qui sont publiés avec le soutien de plusieurs musiciens, dont Liszt, Meyerbeer, Chopin ou encore Donizetti.
Dans cette œuvre, le style de Franck se distingue par la maîtrise de la « forme cyclique », procédé consistant en la reprise répétée d’un thème selon différentes formes tout au long d’un morceau. Cette technique est aussi particulièrement perceptible dans plusieurs autres de ses compositions telles que Prélude, choral et fugue pour piano (1884).
Du piano à l’orgue
Mais César Franck se fait aussi remarquer par ses talents d’organiste. Après avoir été titulaire dans plusieurs églises parisiennes, il aborde une nouvelle période de sa vie en 1859, en rejoignant la tribune de Sainte-Clotilde. Outre ses improvisations brillantes, il compose plusieurs œuvres qui font aujourd’hui figure de références dans le répertoire sacré : notons par exemple Prélude, fugue et variation (Opus 18), dans Six pièces pour grand orgue (1860-1863), les Sept paroles du Christ en Croix (1859), et la Messe à trois voix (1860), à laquelle sera adjoint le célèbre motet Panis Angelicus (Op. 12, 1861). Mais sa pièce sacrée la plus fameuse reste à ce jour Les Béatitudes, oratorio composé entre 1869 et 1879.
La transmission d’un patrimoine musical “français”
La Société Nationale de Musique
L’année 1871 marque un tournant dans la vie de Franck : la défaite française contre la Prusse provoque un élan patriotique dans la population, y compris parmi les musiciens. Un mouvement s’organise alors autour de Gabriel Fauré, Henri Duparc et César Franck, afin de renouveler la musique française face à l’essor de la musique allemande et de l’opéra.
César Franck consolide ce mouvement avec la création de la Société Nationale de Musique, qu’il cofonde aux côtés de Camille Saint-Saëns et Romain Bussine, un mois après la fin de la guerre. Le but de cette Société est d’encourager la création d’œuvres d’une nouvelle garde de musiciens français, et de les promouvoir lors de concerts réguliers. Franck devient l’un des maîtres de la musique française les plus reconnus – alors même qu’il n’est naturalisé qu’en 1873 ! La Société Nationale de Musique sera propice à la composition de grandes pièces de musique de chambre parmi ses plus fameuses (Quintette pour piano et cordes, Sonate pour violon et piano, le Quatuor à cordes), mais aussi de pièces symphoniques comme Le Chasseur maudit.
Franck professeur
Parallèlement à son engagement dans la Société Nationale de Musique, Franck transmet aussi ses savoirs par un autre biais : en 1872, il devient professeur d’orgue au Conservatoire de Paris. Il y forme de brillants élèves promis à un grand avenir, tels que Vincent d’Indy, Ernest Chausson, Henri Duparc ou encore Louis Vierne. La “bande à Franck” voit le jour. La plupart de ses membres seront aussi adhérents de la Société Nationale de Musique
Le dévouement de Franck pour l’enseignement et la transmission se perpétue jusqu’à sa mort soudaine en 1890, des suites d’un accident de fiacre.
Le monument à César Franck, square Sainte-Clotilde
Cl. Braun, Clément et Cie, d’après le groupe d’Alfred Lenoir, 1920
Source gallica.bnf.fr / BnF
Les grandes dates de la vie de César Franck
- 1822 : naissance à Liège, 8 ans avant l’indépendance de la Belgique
- 1835 : installation à Paris, enseignement d’Antoine Reicha au Conservatoire
- 1859 : organiste titulaire de l’église Sainte-Clotilde à Paris
- 1872 : professeur d’orgue au Conservatoire de Paris
- 1873 : obtention de la nationalité française
- 1885 : remise de la Légion d’Honneur
- 1886 : président de la Société Nationale de Musique (SNM)
- 1890 : décès à Paris
Sources
- Joël-Marie FAUQUET, César Franck, 1999, Fayard .
- Jean ROY, “César Franck”, Revue Etudes, septembre 1990, p.193
- Gilles SAINT ARROMAN, “15 chefs-d’œuvre pour aimer César Franck”, Diapason, octobre 2022
- Site Philharmonie à la demande, « Portrait de César Franck »
- Encyclopédie Larousse, César Franck
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