Faust, l’opéra phare de Gounod
L’opéra Faust de Charles Gounod, composé entre 1839 et 1859 sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré, s’inspire grandement du mythe allemand de Faust, notamment de la tragédie écrite par Goethe en 1808. Il se focalise toutefois davantage sur l’histoire d’amour entre le Docteur Faust et Marguerite que sur les questionnements philosophiques et moraux. Il s’agit d’une histoire de tentation et de rédemption, de passion et de désillusion où les âmes tourmentées sont mises en abîme par la partition novatrice de Gounod. Alternant des passages empreints de tendresse et de lyrisme avec des scènes d’horreur et de tension, l’oeuvre demeure un succès à l’heure actuelle et fait partie des opéras français les plus représentés à travers le globe.
Résumé de l’œuvre
Au premier acte, l’action se déroule dans le cabinet du vieux Docteur Faust qui se lamente sur son sort et sur son impuissance, prêt à mettre un terme à sa vie par le poison. Il s’est détourné de la science par désespoir et par solitude, et ne croit plus en rien. C’est alors qu’il invoque Satan (apparaissant sous les traits de Méphistophélès) qui intervient en proposant à Faust de lui accorder son voeu le plus cher en échange de ses services dans l’au-delà : retrouver la jeunesse pour séduire la jeune Marguerite, Méphistophélès ayant montré un portrait de la jeune fille au rouet au vieux docteur. N’y tenant plus, Faust implore Méphistophélès de le faire rajeunir : Méphistophélès donne une potion magique à Faust après avoir signé le pacte qui relie les deux hommes.
Dans le second acte, nous sommes en pleine kermesse. Marguerite assiste au départ à la guerre de son frère Valentin, lequel s’attriste de devoir laisser sa soeur sans protection. Elle lui donne un médaillon pour le protéger du danger, il la confie à ses amis Wagner et Siebel qui jurent de la protéger, ce qui rassure Valentin. Méphistophélès déclame la Ronde du Veau d’or, véritable éloge du pouvoir suprême de l’argent qui 6 corrompt les moeurs et les âmes. Suite à ce moment d’horreur collectif, Wagner et Siebel sont victimes de mauvais présages laissant croire à un malheur prochain : le premier lit la mort de Valentin sur les lignes de sa main, le second fait faner toutes les fleurs qu’il touche. Lorsque Méphistophélès parle de Marguerite, Valentin tente de l’attaquer à l’épée : le fer se brise, au grand étonnement de toutes les personnes présentes (donnant lieu à un choeur mémorable). Entouré et aidé par ses amis, Valentin et les autres forment une croix en brandissant leurs épées, repoussant Méphistophélès. Faust aborde Marguerite en lui offrant son bras qu’elle refuse à la fin de l’acte.
Le troisième acte contient des scènes décisives pour le destin de Faust et de Marguerite. Il débute dans le jardin de Marguerite, où la jeune fille doit choisir entre un bouquet de fleurs déposé par Siebel et un coffret rempli de bijoux de Méphistophélès au nom de Faust. Ce dernier exprime son impatience dans l’air « Salut, demeure chaste et pure », observant Marguerite au loin. Marguerite apparaît plongée dans ses souvenirs (elle repense à sa mère et sa soeur décédées), et après avoir pris le bouquet, elle se saisit du coffret et se pare des bijoux : c’est le fameux Air des bijoux. Elle les montre à sa voisine Marthe et souhaiterait revoir
le jeune homme qui l’a abordée à la kermesse, maintenant qu’elle ressemble à une belle princesse. Méphistophélès détourne l’attention de la voisine en la courtisant et permet aux deux amoureux d’avoir un moment ensemble (duo « Il était temps ! Ô nuit d’amour… »).
Au quatrième acte, nous retrouvons Marguerite enceinte, seule, abandonnée par Faust dont elle attend désespérément le retour. Siebel lui promet son soutien et souhaite la venger, mais elle le remercie et s’en va pour prier à l’église. Méphistophélès lui parle et elle s’évanouit pendant le service. La guerre est terminée et Valentin apprend ce qui est arrivé à Marguerite. Il souhaite venger sa soeur et provoquer Faust en duel, qui s’était également rendu chez Marguerite pour
la revoir, accompagné d’un Méphistophélès plus ironique que jamais (« Vous qui faites l’endormie »). Valentin, qui avait ôté le médaillon donné par sa soeur, est victime d’un mauvais tour de Méphistophélès, et meurt pendant le duel en maudissant sa soeur. Dans le cinquième acte, Méphistophélès entraîne Faust
dans son royaume et tente de le distraire par tous les excès de chair et de gourmandise possibles (la nuit de Walpurgis, dont sont extraites les scènes de ballet aux nombreuses valses comme celle des Nubiennes). Faust ne songe qu’à retrouver Marguerite qui, ayant sombré dans la folie, a tué son enfant et a été emprisonnée. Si Faust propose à Marguerite de s’enfuir ensemble, celle-ci refuse en se mettant à prier et trouve sa rédemption dans la mort pour avoir résisté face à Méphistophélès. Elle est accompagnée d’un choeur d’anges : Faust se repent et prie également. Méphistophélès est vaincu.
Rédaction de l'article
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !