Offenbach, c’est quoi ce look ?

 

Est-ce que vous voyez à quoi ressemble Offenbach ? On a mis une photo avec cet article, faites un effort. D’accord, ce n’est pas le vrai Offenbach, mais vous avez saisi l’idée.

Je disais donc, Offenbach. Avec ses petites besicles et ses grands favoris. Peut-être vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ce style si reconnaissable ? C’est bien simple : Offenbach était à la pointe de la mode. Enfin, à la pointe de la mode des années 1870, pour un homme d’un certain âge et d’une certaine classe sociale. Car les vêtements et le style n’ont pas attendu notre époque pour séparer les classes, les genres et les âges.

Contexte historique

Le XIXe siècle est marqué par la révolution industrielle. Dans le domaine de la mode et du textile, comme partout ailleurs, on gagne en productivité. La mécanisation de la production de vêtements donne à cette industrie de luxe une dimension plus commerciale et lui ouvre de nouveaux publics.

Avec la baisse des prix due à leurs productions massives, des tissus qui jusqu’ici étaient réservés aux personnes aisées deviennent accessibles. Dentelles, broderies, imprimés… ne sont plus l’apanage de l’élite mais sont à la portée de tous. Cette démocratisation de la mode ouvre de nouveaux débouchés commerciaux pour l’industrie du textile. 

Pour se démarquer de ces nouveaux habits produits en masse, la production de luxe s’appuie sur l’influence de la presse de mode, qui prend son essor, et se distingue par la création de la haute couture, qui vient rendre aux vêtements les lettres de noblesse que la généralisation de la mode leur a fait perdre, en proposant des articles innovants ou rares, et donc plus coûteux.

La mode du XIXe siècle chez la bourgeoisie offenbachienne

Suivant les courants des arts décoratifs, la mode du XIXe réinterprète les styles du passé et s’inspire d’époques révolues, comme l’Antiquité ou la Renaissance, hésitant entre progrès et traditions.

Le costume masculin perd rapidement l’éclat qui caractérisait jusqu’alors l’habillement des hommes du monde. L’oisiveté des nobles n’est plus le modèle à suivre, l’austérité devient synonyme d’élégance. Chez les femmes en revanche, la mode cherche de plus en plus l’opulence, indice de rang et de richesse.

Pour les femmes

Sous les jupons, les crinolines succèdent aux paniers, comme la réussite sociale est marquée par l’ampleur de la jupe. Viendront ensuite les tournures, quand l’esthétique demandera d’accentuer par tous les moyens nécessaires les fesses de ces dames pour souligner le contraste avec la taille, qui se doit d’être aussi fine que possible. Le corset est donc lui aussi un incontournable. Le tout est additionné d’une dose conséquente de fanfreluches et d’accessoires : gants, ombrelles, l’indispensable chapeau…

Les dames doivent changer de tenue plusieurs fois par jour. Une tenue pour la maison, une pour recevoir, une pour sortir, une tenue de soirée… Par économie, la robe à transformations est inventée. Elle permet de passer rapidement d’un type de tenue à l’autre en ne changeant qu’une partie de la robe, souvent le corsage.

Pour les hommes

De leur côté, les costumes de ces messieurs tendent de plus en plus vers les couleurs sombres, par contraste avec ceux des femmes qui sont très colorés. Ils portent un pantalon avec un veston, une jaquette et une redingote, tenue qui évoluera ensuite vers le complet trois pièces. Le chapeau est obligatoire, haut-de-forme si vous êtes un homme du monde. Pour montrer son statut social, une canne à pommeau peut compléter la tenue, et l’on ne lésine pas sur la qualité des boutons de manchettes ou de l’épingle à cravate.

La façon dont la barbe est taillée est aussi un indicateur fiable de l’âge et de la classe sociale de l’homme qui la porte. Pour Offenbach, les moustaches et les favoris correspondent parfaitement à l’image qu’il veut donner au monde. Quant au pince-nez, Offenbach avait tout simplement besoin de ses lunettes ! Les lunettes à branches existaient déjà, mais elles étaient moins populaires et correspondaient moins à l’âge et à la distinction du compositeur.

Qu’en reste-t-il ?

  Aujourd’hui, que nous reste-t-il de la mode de l’époque d’Offenbach ? Heureusement pour tout le monde, la mode féminine s’est beaucoup allégée. Je ne sais pas pour vous, mais j’aurais détesté devoir aller travailler en crinoline. En revanche, le costume masculin de la fin du XIXe siècle existe toujours, sous une forme moderne de plus en plus simplifiée.

Pour retrouver l’ambiance et les vêtements (remixés) de l’époque, il est toujours possible de se pencher sur le steampunk. D’abord genre littéraire trouvant ses inspirations dans certains récits de Jules Verne, comme Vingt mille Lieues sous les mers ou encore De la Terre à la Lune, le steampunk prend de l’ampleur à la fin du XXe siècle et devient une culture à part entière. 

Le steampunk extrapole un futur basé sur les avancées technologiques du XIXe siècle, tout en gardant les codes et l’esthétisme de l’époque victorienne. Présent dans la littérature, le cinéma, le dessin, la musique… le steampunk a ses adeptes, les vaporistes. Férus de Do It Yourself, les vaporistes inventent leurs propres personnages, créent leurs propres costumes, accessoires et décorations, inspirés des vêtements et objets de l’époque.

Si vous êtes curieux et que vous voulez voir de vos yeux à quoi ressemble cette esthétique, il vous faudra parcourir les salons et les rassemblements dédiés au genre, ou simplement à l’imaginaire…

 

SOURCES :

 

Rédaction de l'article

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