Référence Offenbach

 

Quand on vous dit “Offenbach”, en fonction de votre âge, de votre culture et de tout un tas d’autres critères plus ou moins pertinents, vous ne pensez pas forcément à la même chose. Pareil pour certains titres ou certaines musiques. Moi par exemple, quand on me dit “Nothing Else Matters”, je pense à Apocalyptica, pas à Metallica. Alors qu’en est-il d’Offenbach et de l’héritage qu’il a laissé derrière lui ? Revenons un peu sur ce qui se cache dans ses œuvres et sur ce que la postérité a retenu.

 

Les références dans Offenbach

Offenbach ne m’en voudrait pas d’utiliser le mot “référence” quand toutes ses œuvres en sont pleines. Ainsi, il aimait bien faire des clins d’œil aux écrits de Jules Verne, l’exemple le plus parlant étant sans doute Le Docteur Ox, une libre adaptation de la nouvelle éponyme de Jules Verne.

D’autres références à des auteurs ou à des romans se cachent dans ses opérettes. De cette façon, le nom de Gérolstein vient des Mystères de Paris, un roman d’Eugène Sue ; le personnage de la Périchole est empruntée à une pièce de théâtre de Prosper Mérimée, Le Carrosse du Saint-Sacrement ; ou encore plusieurs personnages de Madame l’archiduc correspondent presque exactement à ceux de La Chartreuse de Parme de Stendhal.

On trouve aussi chez Offenbach de très nombreuses reprises et parodies de célèbres airs d’opéras ou de fameux compositeurs. En hommage à Mozart, il cite, trois tons plus haut, l’entrée des masques de Don Giovanni pour accompagner l’entrée masquée de plusieurs personnages de La Vie Parisienne. Et quand il ne s’attaque pas aux grands airs, il s’en prend aux ritournelles populaires ! On peut entendre “il pleut, il pleut, bergère” en mineur dans Barbe-Bleue ou encore “elle aime à rire, elle aime à boire” dans Madame Favart.

On peut donc affirmer avec peu de risque de se tromper qu’Offenbach aimait les références, il en mettait partout. Il lui arrivait même d’en faire à ses propres œuvres ! Par exemple, il réutilise plusieurs fois des fragments de son ballet Le Papillon dans ses autres œuvres : Les Fées du Rhin, Le Roi Carotte, Orphée aux Enfers ou encore Les Contes d’Hoffmann. Aussi ne se retournera-t-il pas dans sa tombe si je parle maintenant des références, à ses compositions ou à son personnage, qui existent encore aujourd’hui.

 

Les références à Offenbach

Pour beaucoup, Offenbach est un nom lointain, voire inconnu. Pourtant, on peut le retrouver, lui et ses musiques, aux endroits les plus insolites et dans les noms les plus connus. Saviez-vous, par exemple, que lorsque vous commandez une poire Belle-Hélène au restaurant, c’est Auguste Escoffier qu’il faudrait remercier, et qu’il aurait nommé ce dessert d’après l’œuvre d’Offenbach ? Bon, évidemment, la question qui se pose c’est : pourquoi une poire et pas une pomme ?

La Belle Hélène est un best-seller. Elle a eu droit, comme Les Contes d’Hoffmann, à son adaptation en ballets, par Manuel Rosenthal et Louis Aubert en 1957 ; Emile Zola fait chanter (faux) des extraits de cette pièce à son personnage Nana dans le roman éponyme ; et même notre troupe s’est laissée conquérir, puisque le nom Oya Kephale vient des paroles de l’opéra-bouffe et veut dire “quelle tête !”. D’autres œuvres ont eu (presque) autant de succès, avec des adaptations de toutes sortes, comme La Périchole qui est adaptée en comédie musicale par Jérôme Savary en 1999.

Offenbach, c’est aussi un astéroïde, un groupe de rock et blues québécois, et Ofenbach est un groupe d’électro français. Vous ne pourrez plus dire que vous ne le saviez pas. Quant à la tristement célèbre salle de concert du Bataclan, elle a été nommée en hommage à la pièce Ba-ta-clan d’Offenbach.

Ok, on a fait le nom, on fait les œuvres, mais… et ses musiques, à Offenbach ? Il en reste quelque chose ? Un peu, mon n’veu ! On lui doit une des musiques françaises les plus connues au monde, j’ai nommée… le French Cancan ! Et oui, vous avez bien lu. À l’origine, l’air du French Cancan est celui du Galop Infernal d’Orphée aux Enfers. Improbable ? Pas tant que ça. J’ai mieux. Figurez-vous que les Marines américains chantent aussi du Offenbach. Si, si, je vous assure. Les Couplets des deux hommes d’armes de Geneviève de Brabant sont devenus The Halls of Montezuma, l’hymne officiel de l’US Marine Corps.

Ce ne sont pas les seuls morceaux d’Offenbach qui ont été réutilisés à toutes les sauces. La Valse des Rayons du ballet Le Papillon est devenue La Chaloupée, dansée au Moulin Rouge. Et je ne compte même plus le nombre de reprises de la barcarolle des Contes d’Hoffmann.

 

Le sachiez-vous ?

Des références, on a dit qu’il y en avait partout. Alors si cela vous amuse, vous pouvez essayer de toutes les débusquer ! Pour commencer cette quête de toute une vie, quelques questions profondes : 

  • Si je vous dis Tintin et Offenbach, est-ce que vous voyez le rapport ? Si ce n’est pas le cas, demandez donc au Capitaine Haddock ce qu’il pense des carabiniers
  • J’ai parlé de la barcarolle. Est-ce que vous connaissez un film dans lequel on peut l’entendre ? Et si je vous dis que la vie est belle ?
  • À part La Belle Hélène et Les Contes d’Hoffmann, pouvez-vous citer une pièce d’Offenbach qui a été adaptée en ballets ? Allez, je vous laisse chercher, pour celle-là.
  • On a aussi parlé des références qu’Offenbach faisait à ses propres œuvres. Il y en a tout un tas, vous verrez, et c’est très intéressant de voir quelles sont les musiques qu’il a choisi de réutiliser… Bonne chance pour toutes les retrouver !

 

Sources :

 

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